Héliée

Page d’aide sur l’homonymie

Pour l’article ayant un titre homophone, voir Hélier.

Vestiges de l'Héliée (Agora d'Athènes).
Vue d'ensemble.

L’Héliée, en grec ancien Ἡλιαία / Hêliaia, est un tribunal antique, situé sur l'Agora d'Athènes, en Grèce.

Étymologie

Si l'on doit rapprocher ce nom du grec ἥλιος / hêlios, soleil, il faudrait alors penser que l'Héliée est un tribunal qui siège en plein air, dans un lieu éclairé par le soleil[1]. Selon une autre étymologie, si Ἠλιαία est à rapprocher de ἔλος / élos, bas-fond, alors l'Héliée serait le tribunal d'en-bas, qui siège dans un bas-fond, par opposition au tribunal d'en-haut, l'Aréopage.

Fonctionnement

L'Héliée était le tribunal populaire chargé de rendre la justice. Il était théoriquement composé de 6 000 citoyens de plus de 30 ans (les héliastes), mais un passage de la comédie d'Aristophane Les Nuées jouée entre 420 et 417 se moquant de l'absentéisme des juges suggère que les héliastes étaient rarement au complet:[Interprétation personnelle ?]

(ΜΑΘΗΤΗΣ) Αὕτη δέ σοι γῆς περίοδος πάσης. Ὀρᾷς ; Αἵδε μὲν Ἀθῆναι. (ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Τί σὺ λέγεις ; Οὐ πείθομαι, ἐπεὶ δικαστὰς οὐχ ὁρῶ καθημένους. (« (Disciple) Voici donc devant toi le périmètre de toute la terre. L'aperçois-tu ? De ce côté-ci, c'est Athènes... (Strepsiade) Que dis-tu ? Je ne te crois pas car je n'y vois pas les juges qui y siègent. »)[2]

Les membres de l'Héliée étaient désignés par tirage au sort tous les ans par l’Ecclésia. Les héliastes siègent sur des bancs de bois recouverts de nattes de jonc[3], tandis que le magistrat présidant l’audience siège sur une haute estrade appelée en grec ancien βῆμα / bêma. Deux tribunes aux plaidoiries se dressent à gauche et à droite pour chacune des deux parties, ainsi qu'une table, au centre, sur laquelle seront comptés les suffrages à l'issue du procès. Le public est séparé des jurés par une barrière. L'audience se déroule porte fermée.

L’Héliée détient le pouvoir judiciaire. Chaque décision prise dans ce tribunal est sans appel.

Périclès a institué une indemnité journalière destinée à inciter les citoyens à participer aux tribunaux appelée "misthos". En 425 av. J.-C., Cléon a porté cette allocation à trois oboles, attirant ainsi les citoyens âgés - qui deviennent de redoutables jurés professionnels - et accroissant sa popularité. Ainsi de nombreux citoyens se pressent dès l'aube devant les portes de l'Héliée, règlent rapidement les affaires en cours, perçoivent leur triobole et sortent libres de leur journée.

Notes et références

  1. Voir l'article de Daremberg et Saglio, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, cité en bibliographie.
  2. (grc) Aristophane, Les Nuées, 1510 vers (lire en ligne), vers 210-216
  3. Flacelière 1971, p. 289.

Bibliographie

  • Robert Flacelière, La vie quotidienne en Grèce au siècle de Périclès, Hachette, .
  • Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines, Daremberg et Saglio : article Héliaea

Liens externes

  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Britannica
    • Brockhaus
    • Dizionario di Storia
    • Enciclopedia De Agostini
    • Hrvatska Enciklopedija
    • Nationalencyklopedin
    • Treccani

Voir aussi

v · m
Sites et monuments de l’Antiquité en Attique
Acropole d'Athènes
Bâtiments conservés
Bâtiments disparus
Structures à la base de l'Acropole
Personnages
Destruction
Musées et fouilles
Autour de l'Acropole
Agora d'Athènes
Autres sites à Athènes
Attique (hors Athènes)
Dèmes
  • icône décorative Portail de la Grèce antique
  • icône décorative Portail d'Athènes et de l'Attique